Travailler dans une ferme laitière en Australie : l’expérience d’Alice

par | 24 Jan 2024 | Accueil, Témoignages Australie, Travailler en Australie | 0 commentaires

Au cours de mon PVT en Australie, j’ai testé de travailler dans une ferme laitière en Australie-Méridionale, durant trois semaines. Pour moi, ce fut une expérience assez mitigée… D’un côté, je ne regrette pas de l’avoir vécue. J’adore sortir de ma zone de confort et tester de nouvelles choses ! Mais d’un autre côté, le travail en ferme laitière, quoique bien payé, est un job plutôt ingrat. Au bout de trois semaines, j’étais soulagée de partir. Je te raconte en quoi consiste le job et comment j’ai vécu cette expérience au quotidien.

Découvre aussi le témoignage d’Estelle, qui a travaillé dans une ferme laitière en Tasmanie :

Travailler dans une ferme laitière en Australie : l’expérience d’Alice

Comment j’ai trouvé un travail dans une ferme laitière ?

En septembre 2020, ma seconde année de PVT venait tout juste de commencer. Avec ma sœur jumelle, qui voyageait avec moi en Australie, nous venions de terminer un road-trip dans l’Australie Occidentale et le Territoire du Nord. Nous avions ensuite regagné le sud en passant par Uluru et Coober Pedy et nous étions revenues à notre point de départ, Adelaide. Nous cherchions activement du travail.

Sur Facebook, nous sommes tombées par hasard sur l’offre d’emploi d’une ferme laitière près de Mont Gambier, à quelques kilomètres de la frontière avec le Victoria. Le salaire était alléchant : 24$ de l’heure. En plus, l’annonce indiquait que nous serions logées sur place. Nous n’avions encore jamais travaillé dans une ferme de lait alors nous ne savions pas du tout à quoi nous attendre. Nous nous sommes dit « pourquoi pas ? ». Après tout, c’était l’occasion de tester encore une nouvelle expérience !

Nous avons envoyé nos CV et nous n’avons pas tardé à recevoir une réponse. Nous devions nous rendre sur place, dans la ferme laitière, pour une journée de formation. Ensuite, nous serions très probablement intégrées dans l’équipe.

Premières impressions

Dès notre arrivée, on nous a montré notre logement. Juste à côté de la ferme de lait se trouvait une grande « sharehouse » que nous allions partager avec deux autres filles, une Espagnole et une Finlandaise.

Le logement coûtait environ 100$ à la semaine, qui serait directement déduit de notre paie. Nous pouvions garer notre voiture dans le jardin et nous avions accès à une salle de bain commune, une cuisine partagée et une laverie.

En arrivant, nous avons aussitôt détesté le logement. Dans notre chambre, nous n’avions qu’un lit (sans draps). Pas même une chaise où l’on pourrait déposer nos vêtements ! Nous avons posé nos valises et sommes parties en quête de draps et de taies d’oreiller. Nous avons fini par trouver le minimum vital au fond d’un vieux placard, mais nous n’étions même pas sûres que ce soit propre…

Travailler dans une ferme laitière

Travailler dans une ferme laitière : la journée de formation

Le lendemain matin, nous devions suivre une journée de formation. Le directeur de l’entreprise a commencé par nous présenter les lieux.

Il y avait deux fermes. La première, appelée « bottom dairy », se trouvait juste à côté de notre logement. La seconde, appelée « top dairy », était au sommet d’une colline à quelques minutes en voiture de notre logement. On nous a aussitôt demandé de choisir qui allait travailler où. Nous étions déçues de ne pas avoir la possibilité de travailler au même endroit… Finalement, j’ai choisi la « top dairy », où je devrais me rendre avec ma voiture personnelle.

Nous avons découvert par la suite que c’est dans la « bottom dairy », où travaillait ma sœur, que l’on traitait toutes les vaches qui étaient soit malades, soit difficiles. C’est-à-dire qu’il était très probable qu’elles essaient de donner des coups de sabots à ceux et celles qui essayaient de les traire…

La journée de formation n’a en réalité duré qu’une matinée. Après la présentation des deux fermes, nous avons signé des papiers et nous étions libres pour le reste de la journée. Dans l’après-midi, le directeur de la ferme nous a emmenées à Mont Gambier pour acheter le matériel manquant. Nous devions porter bottes et  vêtements de travail pour ne pas se salir.

Travailler dans une ferme laitière : les différentes tâches

Le travail en ferme laitière consiste, en bref, à traire les vaches et traiter leur lait. Mais la traite des vaches n’est pas la seule chose à faire au sein de la ferme. En trois semaines de travail, j’ai eu l’occasion d’effectuer différentes tâches.

Préparer la ferme

Il y avait deux traites par jour. La première commençait à 4h du matin et se terminait vers 8h. La seconde commençait à 14h et se terminait vers 17h30.

Avant de commencer la traite des vaches, il fallait d’abord préparer la « ferme ». En effet, la traite était effectuée de manière mécanique. Des machines recueillaient le lait et le transportaient vers une cellule de traitement. Pour que tout se passe bien, il fallait arriver un peu plus tôt. Avant que la traite ne commence, nous devions activer tous les leviers et boutons nécessaires à la mise en marche du système mécanique.

On nous a montré comment faire durant notre premier jour de travail. Nous n’avions pas de quoi noter et il fallait quand même retenir beaucoup de choses ! Heureusement, nous travaillions toujours en binôme, que l’on soit dans la « top dairy » ou dans la « bottom dairy ». Nous étions toujours avec une personne plus expérimentée. Celle-ci pouvait vérifier après nous que tous les bons boutons étaient en place et que tout fonctionnait comme il le fallait.

Traire les vaches

La traite mécanique des vaches en ferme laitière

La traite des vaches était effectuée sur carrousel. Les vaches entraient tour à tour dans un box qui se trouvait sur une grande plateforme tournante. Nous devions suivre le rythme de la machine et traire les vaches les unes après les autres. Lorsqu’elles avaient terminé un tour, elles repartaient dans l’enclos.

Il fallait faire attention aux coups de pieds. Si l’on heurtait trop fort leurs pis ou leurs pattes en approchant la machine de traite, les vaches pouvaient instinctivement donner des coups de pied. Il fallait les éviter pour ne pas se faire mal et surtout, toujours veiller à tenir sa tête éloignée au cas où. Rapidement, cette posture de travail nous a donné des courbatures dans les bras et dans les épaules !

Durant leur tour de carrousel, les vaches étaient nourries. Elles pouvaient faire leurs besoins à tout moment. Il n’était pas rare que la machine de traite ou nos vêtements de travail soient recouverts de bouse. Parfois, on pouvait même en recevoir sur la tête. Ma sœur et moi, ainsi que les deux autres filles qui partageaient notre logement, prenions une douche après chaque shift, cheveux compris…

Et pour moi qui me rendais à la « top dairy » avec ma voiture personnelle, être couverte de bouse était un véritable enfer !

Guider les vaches dans l’enclos

Avant chaque traite, quelqu’un devait aller chercher le troupeau de vaches dans le champ et le guider vers l’enclos. Après la traite, il fallait faire la même chose dans l’autre sens. Souvent, c’était une personne plus expérimentée que nous qui le faisait, mais j’ai parfois été assignée à cette tâche, en binôme avec cette personne.

Il fallait venir à la ferme à 3h du matin (soit 1h avant le début de la traite) et conduire un « side by side » jusqu’au champ. Au cours de la première semaine de travail, nous avions suivi une formation pour apprendre à conduire le side by side. Il y avait également la possibilité de conduire un quad. Mais cet engin était réservé à ceux et celles qui avaient suivi une formation spécifique.

Une fois dans le champ, il fallait faire le tour du troupeau pour le rassembler, puis exhorter les vaches à nous suivre jusqu’à l’enclos. Ce n’était pas une tâche facile puisque les vaches n’étaient pas toujours dociles…

Une fois que toutes les vaches étaient dans l’enclos, nous devions fermer celui-ci et commencer la traite. Parfois, il arrivait qu’une vache refuse de monter dans le carrousel, ou que le groupe se soit dispersé dans l’enclos et ralentisse le mouvement. Il fallait alors monter dans l’enclos pour, de nouveau, guider les vaches vers le carrousel… mais cette fois, à pieds.

Les vaches dans le champ

Nettoyer la ferme

Après une traite, il fallait nettoyer la ferme de fond en comble (oui, les machines, le carrousel et le sol étaient recouverts de bouse…). Pour cela, nous utilisions des jets d’eau à très haute puissance et, pour les zones plus délicates comme les tableaux de commande, des chiffons humidifiés. Cela prenait beaucoup de temps ! C’était un véritable travail de fourmi car tout devait être très propre avant la seconde traite de la journée. De cette manière, on évitait l’accumulation de saleté, qui serait encore plus difficile à nettoyer.

Après le nettoyage, il fallait à nouveau manipuler les leviers et boutons du système mécanique, afin de récupérer le lait et refermer le mécanisme. Nous devions également retirer les filtres et les remplacer par des filtres neufs.

Travailler dans une ferme laitière : les temps libres et jours de repos

Durant le temps que nous travaillions dans la ferme laitière, on nous attribuait des jours de repos. Nous avions également beaucoup de temps libre puisqu’il était plutôt rare que nous travaillions sur les deux traites de la journée.

Ma sœur et moi n’avions pas toujours les mêmes horaires, mais quand c’était le cas, nous profitions des temps libres pour aller se balader en voiture dans les environs. Sinon, nous avancions dans notre travail de rédaction en freelance, que nous exercions en parallèle pour des clients français.

Nous avions le droit de rapporter un peu de lait à la maison après une traite. Notre colocataire espagnole profitait de ses temps libres pour fabriquer son propre fromage à partir du lait de la ferme. Il n’y avait pas grand-chose à faire autour de la ferme, mais si l’on s’ennuyait, on pouvait toujours faire une sieste !

Pourquoi je suis partie ?

Travailler dans une ferme laitière est une expérience intéressante et un travail qui paye bien. Mais cela reste, selon moi, un job ingrat. C’est un travail plutôt physique, les tâches sont répétitives, nous sommes en permanence mouillés et recouverts de bouse… Cependant, nous avions prévu de rester plus longtemps. Si ma sœur et moi sommes parties après trois semaines, c’est parce qu’on nous avait annoncé que nous allions changer de logement.

La nouvelle maison était, il faut le reconnaître, bien plus neuve, avenante et spacieuse que la précédente. Cependant, elle n’était pas équipée de Wi-Fi et il n’y avait pas de réseau. Or, ma sœur et moi avions absolument besoin d’Internet pour notre travail en freelance et nous ne pouvions pas nous permettre de le mettre en pause. Aussi, la nouvelle maison se trouvait un peu plus loin et nous devions désormais prendre la voiture pour se rendre dans les deux fermes. Or, ma sœur et moi n’avions qu’une voiture et nous ne travaillions pas au même endroit.

Ce sont ces détails techniques qui nous ont décidées à partir. Nous avions apprécié notre travail en ferme laitière, mais nous n’avons pas regretté de partir si vite : c’était l’occasion de se lancer dans une expérience différente ! D’autant plus que nous avons très vite retrouvé du travail… dans une usine de viande.

Si tu cherches un travail qui rapporte beaucoup en Australie, regarde aussi le témoignage de Cindy, qui a travaillé dans une ferme céréalière :

Alice

 

LES INCONTOURNABLES SUR LE PVT AUSTRALIE : 

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Damien DELEMARLE

Je m’appelle Damien DELEMARLE

J’ai 37 ans, j’ai lancé mon blog Voyage l’Océanie pour les Zéros en 2012 afin d’aider les voyageurs en Océanie.
Ma mission est d’informer les voyageurs qui partent avec le visa vacances travail Australie, Nouvelle-Zélande et Nouvelle-Calédonie

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